Il existe peu de choses écrites sur André Kané, et c’est bien regrettable. L’explication pourrait être celle-ci: le peintre burkinabé est un homme sans bruit, un homme réservé, et les médias raffolent du bruit. Et puis un jour, ses toiles arrivent, un peu par hasard. Ce sont des personnages solaires, assis dans la simplicité d’un banc, des villageois qui partagent le temps. La palette est sans complexité, des bleus pâles comme des carrosseries de voiture mangées par le tropique. Des enfants jouent, silhouettes stylisées, des mamans attendent des bébés qui sont encore dans le cosmos des ventres. Au pied d’un arbre, deux personnages regardent deux esprits qui mangent des fruits en se tenant les mains.
On pourrait se demander dans un premier temps s’il s’agit de fables. Quelle erreur! Il s’agit seulement de la vie telle que nous n’arrivons plus à la vivre. Pourtant, ce sont des choses très simples. Le dessin de Kané est à cette image. Il est paisible, jamais démonstratif. Il ne cherche pas à convaincre. Il va doucement son rythme, il respire la lumière sur le devant de sa porte.
Il s’agit seulement de la vie telle que nous n’arrivons plus à la vivre. Pourtant, ce sont des choses très simples.
Cette extrême simplicité laisse le meilleur message. André Kané ne s’encombre pas de mots: « La vie actuelle a oublié qu’on devait respecter certaines choses. » Par exemple: l’entraide, le partage, l’éducation… En 2014, la peintre italienne Margherita Del Balzo le rencontre. Elle a certainement remarqué ses sculptures marionnettes en papier mâché. Peintures et personnages évoluent dans ce même monde de l’émerveillement, où les enfants assistent au spectacle, accompagnent les géants de couleurs au travers des rues. Et ils écoutent plus volontiers la parole des géants que celle des livres compliqués.
Depuis 2015, Kané travaille beaucoup sur la fibre végétale et les pigments naturels. Parce que le matériau est là, qu’il est beau, qu’il existe à profusion, que c’est tellement plus simple. Pour dire les plus belles choses, les phrases sont souvent les plus courtes.
RC (ZO mag’)
Photos André Kané
Contact: (20+) André Kané | Facebook
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