L’image. Aucun besoin d’être commentée. Un visage et pour tatouage, le code barre. La vie contemporaine est ainsi faite. Objets, sentiments, choses en plastique, vivantes, mobiles, lames interchangeables, à vendre, à louer, moins 50 pour cent à la caisse… Arbeit für kaufen ! Un visage, un code barre, ça ne vous rappelle rien ? Sur les bras, un numéro d’identification. Bétail humain !
Dans cette époque formatée, les produits sont similaires. Parfaitement identiques. Ils répondent aux normes. Sherie Ngigi vient de pénétrer dans la grande surface, elle a son appareil à la main. Les néons grésillent. L’image part d’un constat simple : « 𝘕𝘰𝘶𝘴 𝘷𝘪𝘷𝘰𝘯𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘶𝘯𝘦 𝘤𝘶𝘭𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘭𝘢𝘣𝘦𝘭𝘴. 𝘘𝘶𝘦 𝘤𝘦𝘭𝘢 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘱𝘭𝘢𝘪𝘴𝘦 𝘰𝘶 𝘯𝘰𝘯, 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘴𝘦𝘳𝘰𝘯𝘴 𝘫𝘶𝘨𝘦́𝘴 𝘱𝘢𝘳 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘢𝘱𝘱𝘢𝘳𝘦𝘯𝘤𝘦, 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘧𝘢𝘤̧𝘰𝘯 𝘥’𝘢𝘨𝘪𝘳 𝘰𝘶 𝘭𝘦𝘴 𝘤𝘩𝘰𝘪𝘹 𝘲𝘶𝘦 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘧𝘢𝘪𝘴𝘰𝘯𝘴. 𝘓𝘢 𝘴𝘰𝘤𝘪𝘦́𝘵𝘦́ 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘪𝘯𝘶𝘦 𝘥’𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘮𝘢𝘯𝘪𝘦̀𝘳𝘦 𝘥𝘰𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘧𝘦𝘮𝘮𝘦𝘴 «𝘥𝘦𝘷𝘳𝘢𝘪𝘦𝘯𝘵» 𝘴𝘦 𝘤𝘰𝘮𝘱𝘰𝘳𝘵𝘦𝘳. (…) 𝘚𝘪 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘯𝘦 𝘳𝘦́𝘱𝘰𝘯𝘥𝘰𝘯𝘴 𝘱𝘢𝘴 𝘢̀ 𝘤𝘦𝘴 𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘵𝘦𝘴, 𝘭𝘦 𝘫𝘶𝘨𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘱𝘦𝘶𝘵 𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘴𝘦́𝘷𝘦̀𝘳𝘦. »
Efficacité maximale. Une femme, comme une bassine en plastique, ou un appareil électroménager, une femme après le contrôle de sécurité, labellisée, norme NF, prête à l’emploi, garantie au lavage. Vous la voulez dans quelle couleur, je vous en mets 500 grammes ? Des tranches pas trop épaisses ?
La photographe kényane est actuellement dans une très belle exposition Akka, qui s’appelle « Deus ex Femina ». On y parle de l’objet, de l’humain, d’une identité qui n’est pas à vendre. C’est encore là un mois, dépêchez-vous… avant qu’il ne reste plus rien dans les rayons !
RC (ZO mag’)
Photo : ©S. Ngigi
La photographe kényane est actuellement dans l’exposition collective « Deus ex Femina », Akka Project.https://akkaproject.com/…/deus-ex-femina-group-exhibition/
zoes.fr 
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