Zimbabwe / Tendai Makufa / LA LUMIÈRE DANS LE CHAMP


C’est ici que la vie commence. Entre le dos où tu passes de longues heures, les yeux accrochés à la lumière, et le sol où tu manges la terre au bout de tes doigts. « 𝘊’𝘦𝘴𝘵 𝘲𝘶𝘰𝘪 𝘲𝘶𝘦 𝘵𝘶 𝘥𝘦𝘴𝘴𝘪𝘯𝘦𝘴 », te demande-t-on plus tard, quand tu crayonnes du rouge sur le carton d’une boîte de lait. « 𝘊’𝘦𝘴𝘵 𝘳𝘰𝘶𝘨𝘦, » réponds-tu, parce que tu es un artiste réaliste et conscient. Tendai Makufa a grandi dans un petit village, près de Masvingo, tout près de la frontière du Mozambique. On y cultive les bonnes choses et le coton qui vole dans le ciel comme ces flocons des pays froids et auxquels il ne sert à rien de donner un nom. Tendai est un enfant sage qui adore faire des dessins sur la terre, sur la feuille, sur l’emballage des choses, avec des crayons et du charbon, avec des stylos à bille, ce qui est rare tout de même, et qui fait des traits d’une grande précision. C’est bien pour les avions !

C’est cette humanité qui donne sa couleur au travail de Makufa. L’humanité et la terre qui est Le socle, qui est La main.

Ensuite les choses seront celles de l’école. Il quittera Masvingo pour la capitale Harare. « 𝘜𝘯 𝘩𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘥𝘦 𝘋𝘪𝘦𝘶, 𝘉𝘳𝘢𝘪𝘯 𝘔𝘶𝘱𝘰𝘱𝘦𝘳𝘪, 𝘮’𝘢 𝘢𝘮𝘦𝘯𝘦́ 𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘕𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘢𝘭 𝘎𝘢𝘭𝘭𝘦𝘳𝘺 𝘦𝘵 𝘮’𝘢 𝘢𝘪𝘥𝘦́ 𝘢̀ 𝘮’𝘪𝘯𝘴𝘤𝘳𝘪𝘳𝘦. » A cette époque déjà, comme aujourd’hui, les souvenirs du village continuent de l’habiter. Ce n’est pas seulement le lieu, mais ce qui l’habite. Des femmes dans des champs, les fleurs de coton qui volent, la lumière intense qui donne au travail l’apparence d’un vitrail. Tendai Makufa le dit à de nombreuses reprises : « 𝘭𝘢 𝘱𝘦𝘪𝘯𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘶𝘯𝘦 𝘢𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘥𝘦 𝘨𝘳𝘢̂𝘤𝘦, 𝘶𝘯𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘧𝘪𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘦𝘯 𝘋𝘪𝘦𝘶. 𝘓𝘦 𝘵𝘳𝘢𝘷𝘢𝘪𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘶𝘯𝘦 𝘧𝘢𝘤̧𝘰𝘯 𝘥𝘦 𝘴𝘢𝘯𝘤𝘵𝘪𝘧𝘪𝘦𝘳 𝘚𝘰𝘯 𝘯𝘰𝘮. 𝘐𝘭 𝘧𝘢𝘪𝘵 𝘯𝘢𝘪̂𝘵𝘳𝘦 𝘭’𝘦𝘴𝘱𝘰𝘪𝘳 𝘦𝘵 𝘪𝘭 𝘥𝘰𝘯𝘯𝘦 𝘭𝘢 𝘳𝘦́𝘤𝘰𝘮𝘱𝘦𝘯𝘴𝘦. »

Dans cette lumière excessive, dans cette complexité des sentiments et l’adoration absolue de Dieu.

Il y a trois ans, Tendai a été exposé dans une galerie du Michigan, non loin de Chicago. Les tableaux ont beaucoup intéressé les visiteurs qui retrouvaient certains traits des scènes du vieux Sud américain. Dans cette lumière excessive, dans cette complexité des sentiments et l’adoration absolue de Dieu. Des femmes courbées sur le champ, la chanson qui monte, la confiance aveugle en un monde meilleur. C’est cette humanité qui donne sa couleur au travail de Makufa. L’humanité et la terre qui est Le socle, qui est La main.

RC (ZO mag’)
photo : © T. Makufacontact :
Email : tendaimakufa@gmail.com.
Tél. : +277 104 66 379

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