Sous ce nom singulier de « Nuits balnéaires », le plasticien ivoirien Dadi continue d’interroger un segment de mémoire très précis, à savoir la partie du littoral entre Abidjan et Grand Bassam. Les terres de l’Apollon-Nzima nourrissent depuis le 13ème siècle de nombreuses histoires. Elles sont à la fois historiques, naturelles, liées aux pouvoirs et à l’ économie. Elles sont poétiques et spirituelles. Dadi a grandi ici. Son dernier travail « Scent of Apollonia » est une restitution de ces espaces croisés, au travers de dix plaques, dix stations de la métamorphose, qui établissent le lien au travers du temps, des espoirs, de la construction, comme de la destruction..
Présentés à l’hôtel Particulier de Cocody, par son complice de Pulp Concept, ces œuvres et le court métrage qui leur est associé relèvent d’un croisement de genres où s’interpellent intimement l’esprit d’un lieu, au sens transcendantal du terme, et l’impact direct que ces changements auront eu sur le quotidien des personnes. L’océan n’est pas une masse figée, les royaumes sont bâtis sur du sable et le ciel ouvre d’immenses fossés. Ce travail le suggère en permanence. Parfois les eaux submergent les rues, les palais s’effritent et l’horizon devient plus inaccessible qu’une forteresse mystique. Dadi rétablit donc une réalité particulière, au-travers des accouchements successifs, la venue d’un monde forcément hybride.
« Scent of Appolonia », jusque fin février, Hôtel Particulier Cocody, Abidjan.
Roger Calmé (ZO mag’)
Photos : ©nuits balnéaires
https://www.nuitsbalneaires.com/
zoes.fr 
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