Tu marches dans la clarté d’une feuille blanche. C’est un peu comme d’être en plein soleil, dans cette juxtaposition de l’ombre et de la lumière. Juste du blanc et du noir, des traits portés comme des lames, ou des ailes d’oiseau, des accents posés dans tous les sens. Libres. Les dessins de Tchalê Figueira respirent cette absolue liberté du soleil. « Dessiner pour moi, dit-il, c’est la liberté d’inventer d’autres histoires, des traits apparemment simples dans une audace comme un haïku (poème japonais très court)… Peut-être que ça servira plus tard, pour une toile, mais ce sont pas des croquis, jamais. Ils racontent autre chose, un raccourci de la pensée, peut-être. »
Dans ses récents carnets, Tchalê en aligne par dizaines, des syncopes parfaites qui disent le sentiment d’aimer, le vertige d’une séparation charnelle, la course d’un dieu au-dessus d’un cheval. C’est brutal et parfois lascif, c’est dit d’une certaine façon, en syllabes noires et en consonnes blanches. Un récit, une tirade, courte et incisive.
» Dessiner pour moi, dit-il, c’est la liberté d’inventer d’autres histoires, des traits apparemment simples dans une audace comme un haïku. «
A plusieurs reprises, dans les années 90, le peintre cap-verdien a exposé ces travaux en Suisse. Mais très rarement, il en a eu l’occasion sur son île. L’idée est en train de faire son chemin. « Dessins et peintures font partie de mon univers créatif. Je dirai que ces deux frères qui marchent ensemble dans mon paysage et ma mythologie personnelle. » Pour cela, il retrouve l’esprit d’Egon Schiele ou de Martin Diseler. Des traits épurés, l’oubli des techniques sagement apprises, une spontanéité reconquise.
« Je ne sais pas si la peinture est plus complexe que le dessin, mais les deux sont le fruit de beaucoup de passion et d’études (…). Pour moi c’est le mariage de ces deux manières d’exprimer, un univers coloré, un autre aux lignes presque minimalistes, qui permet d’ouvrir de nouvelles perspectives, » explique-t-il.Et de revenir ici au mouvement pur qui associe les êtres. Ce cheval qui court et que ce cavalier attrape au vol, l’un et l’autre redevenus oiseaux.
Roger Calmé (ZO mag’)
Photos : ©T. Figueira
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