Quand on projette le mot « mémoire » dans l’intimité de notre vie, on arrive presque toujours devant la porte familiale. Tout est dans ces murs : objets, images, enregistrements divers, témoignages en bois, en plâtre, en or, de ce qui a été. Nos murs sont des musées, des bibliothèques, des lieux de conservation. LagosPhoto20 consacre sa présente édition au thème de la restitution, selon un concept développé par Azu Nwagbogu et Dr. Clémentine Deliss. Il s’agit d’associer à cette recouvrance de ses racines le public nigérian. Au travers d’échanges photographiques, de clichés d’objets issus du milieu privé, et des paroles qui vont avec parfois, de retisser des morceaux du temps englouti. Le temps de nous, de vous, à la limite de l’Histoire, dans un singulier pluriel des regards. Parce que la restitution ne concerne pas seulement les pièces des musées ou la « une » des journaux. Une part importante du patrimoine, et que la colonisation a partiellement effacée, tient à nos vies, nos mouvements, nos objets, nos croyances… dont nous avons parfois sauvé quelques traces.
« 𝘓𝘢𝘨𝘰𝘴𝘗𝘩𝘰𝘵𝘰20 𝘥𝘦́𝘮𝘢𝘳𝘳𝘦 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘶𝘯 𝘢𝘱𝘱𝘦𝘭 𝘰𝘶𝘷𝘦𝘳𝘵 𝘢𝘶𝘹 𝘤𝘪𝘵𝘰𝘺𝘦𝘯𝘴 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘴 𝘢̂𝘨𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘴 𝘩𝘰𝘳𝘪𝘻𝘰𝘯𝘴, 𝘭𝘦𝘴 𝘪𝘯𝘷𝘪𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘢̀ 𝘴’𝘦𝘯𝘨𝘢𝘨𝘦𝘳 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘢 𝘥𝘪𝘴𝘤𝘶𝘴𝘴𝘪𝘰𝘯 𝘦𝘵 𝘢𝘱𝘱𝘰𝘳𝘵𝘦𝘳 𝘥𝘦𝘴 𝘪𝘮𝘢𝘨𝘦𝘴 𝘥’𝘰𝘣𝘫𝘦𝘵𝘴 𝘦𝘵 𝘥’𝘰𝘣𝘫𝘦𝘵𝘴 𝘲𝘶𝘪 𝘳𝘦𝘱𝘳𝘦́𝘴𝘦𝘯𝘵𝘦𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘪𝘥𝘦́𝘦 𝘱𝘦𝘳𝘴𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘥𝘶 𝘱𝘢𝘵𝘳𝘪𝘮𝘰𝘪𝘯𝘦. 𝘊𝘦𝘶𝘹-𝘤𝘪 𝘱𝘦𝘶𝘷𝘦𝘯𝘵 𝘪𝘯𝘤𝘭𝘶𝘳𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘰𝘣𝘫𝘦𝘵𝘴 𝘵𝘳𝘢𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘴, 𝘥𝘦𝘴 𝘤𝘰𝘭𝘭𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘱𝘦𝘳𝘴𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘭𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘣𝘪𝘦𝘯𝘴 𝘱𝘳𝘦́𝘤𝘪𝘦𝘶𝘹, 𝘲𝘶𝘪 𝘦́𝘷𝘰𝘲𝘶𝘦𝘯𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘩𝘪𝘴𝘵𝘰𝘪𝘳𝘦𝘴 𝘪𝘯𝘥𝘪𝘷𝘪𝘥𝘶𝘦𝘭𝘭𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘶𝘯𝘢𝘶𝘵𝘢𝘪𝘳𝘦𝘴 𝘪𝘮𝘱𝘰𝘳𝘵𝘢𝘯𝘵𝘦𝘴. 𝘓𝘦 𝘏𝘰𝘮𝘦 𝘔𝘶𝘴𝘦𝘶𝘮 𝘴𝘦𝘳𝘢 𝘱𝘳𝘪𝘯𝘤𝘪𝘱𝘢𝘭𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘦𝘯 𝘭𝘪𝘨𝘯𝘦 𝘢𝘧𝘪𝘯 𝘥’𝘢𝘴𝘴𝘶𝘳𝘦𝘳 𝘶𝘯𝘦 𝘥𝘪𝘧𝘧𝘶𝘴𝘪𝘰𝘯 𝘭𝘢𝘳𝘨𝘦 𝘦𝘵 𝘴𝘶̂𝘳𝘦 𝘥𝘶 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘦𝘯𝘶 », expliquait dans son texte introductif, Dr. Oluwatoyin Sogbesan, commissaire invité.
Pour nombre de Nigérians, les musées sont des endroits inaccessibles. Cette fois, le lieu est ouvert à tous, les citoyens en sont les artisans, témoins et acteurs, cette mémoire leur appartient et ils la donnent à regarder.
RC (ABA mag’)
Photo DR
http://www.lagosphotofestival.com/
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