Dans la profondeur de l’œil, à l’arrière de la rétine, l’image subsiste encore. De longs moments, des années parfois. La mémoire d’une société fonctionne-t-elle de la même manière ? Il semble que les artistes, quel que soit leur médium, se nourrissent de ce voisinage d’époques et de lieux. Pour le dire de façon claire, le village, la plantation, la voix de l’ancien, le franchissement de la rivière continuent d’habiter la toile, la musique, la représentation du corps, penché sur cette terre.
Depuis 2014, le collectif SCCA Tamale propose des expositions, des résidences et un référencement sur ces thématiques. L’an dernier, la présentation de Winston Kofi Dawson s’inscrivait dans une volonté assez journalistique et engagée d’analyser la forme par ce biais de l’histoire et des occupations (économiques ou créatives) qui la traversent.
Pour deuxième rétrospective, Tamale s’intéresse à Agyeman Ossei, autre artiste multidisciplinaire qui travaille depuis près de 30 ans sur cette transversalité des influences. Au travers de films, de peintures , de sculptures et d’installations, l’artiste ghanéen revient sur ces liens (séculaires) entre la terre, celle du fermier, et les pratiques artistiques modernes. «Akutia: les yeux bandés sur le soleil et la poétique de la paix » mélange intimement la culture proverbiale du peuple des Ashantis (Akan) et les explorations folk de ses années « Korofidua », nourries un penchant prononcé à la contre-culture.
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«Akutia: les yeux bandés sur le soleil et la poétique de la paix, du 4 sept. 2020 au 7 mars 2021
RC (ABA mag)
Photos : DR et ©Agyeman Ossei
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