Sahab Koanda / JUSQU’AU BOUT DE L’HORIZON

A une époque, Sahab Koanda fabriquait des bagnoles et des hélicoptères improbables, mais nécessaires. Bienheureuse époque où un président burkinabé (Thomas Sankara) invitait les artistes dans un « Libérez votre génie créateur » resté mémorable. De son atelier sont donc sortis de flamboyantes machines, un aéroplane hypertonique, des mobylettes à ailettes.

Première période, mécanique, Sahab s’intéresse à la locomotion, terrestre et aérienne.

Quelques années plus tard, après des virages musicaux, détournement répété des sons et des images, Sahab s’est plus encore enfoncé dans cette forêt majestueuse de la sculpture gigantesque. On l’a vu en France, comme en Afrique, montrer d’imposants assemblages d’acier récupéré, transgénique et accouplé. C’est à dire sans limite des gestes et des matières. Ouagadougou, dont il est une charpente créatrice, a placé dans l’enceinte du Fespaco plusieurs de ses créations. Des villes françaises, lieux de résidence ont fait de même (Belfort, Troyes, Lyon…).

Depuis plusieurs années, Sahab s’est associé à Kader Kaboré, fondateur de Ka-Yiiri (2016). Cet atelier est un lieu d’authentique magie. Ne pas plaisanter avec ce mot, ne pas galvauder la fondamentale dynamique des fluides en bois et en acier. Sahab a notamment produit des séries impressionnantes sur les métamorphoses du masque. Nous sommes sur les territoires, entre la vie et la mort, entre l’objet d’aujourd’hui et la casserole d’hier, résonnante des mêmes âmes. A Tampouy, lieu de sa fabrique, il poursuit l’utile progression.

«Le masque représente valablement la culture et qui parle de la culture, parle de l’homme et l’homme, lui, a deux faces. Il y a son physique mais en dehors de cela, il y a autre chose qu’il faut chercher à connaître. Il y a un message qu’il faut découvrir et c’est ce qu’est le masque», dit-il en associant à ce travail, l’amitié de Kader Kaboré et l’énergie de ce lieu qu’il vit comme une danse de joie et de combat. Couvercles, disques de freins, mèches de cheveux, cornes de bœufs récupérées dans les abattoirs, ferrailles multiples, bassines chinoises, zoomorphes et anthropomorphes : rien ne se perd. Visières superphoniques !

Roger Calmé (ZO mag’)
Photos : Agence Deneulin et Nomwindé Vivien Sawadogo

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