« Back of the moon », c’est l’envers de la Lune, sa partie non-visible. Toutes les suppositions sont possibles, parce qu’elle est notre ombre et qu’elle commence ici en chaque point de nous.
Dans sa dernière exposition, ainsi intitulée, Neo Matloga continue d’explorer le blanc et le noir de nos vies. La société sud-africaine est violente, les couples et la vie de famille en portent de profondes séquelles. C’est ce climat traumatique qu’il arrête sur la toile. Des visages figés, dans des intérieurs modernes, aseptiques et non-localisables.
« Des histoires similaires se produisent dans mon environnement. Cela a renforcé ma conviction d’être contre la jalousie, le harcèlement et les conflits conjugaux, et par le collage d’aborder cette violence inacceptable. C’est le collage qui met toute la difficulté dans la cohérence de la toile. » Un effet de déchirement, que l’usage du monochrome dramatise encore. En associant des scènes de films, des personnages de feuilletons, en les mélangeant au fusain liquide et à l’encre, c’est un scénario en temps réel qu’il propose. Une intrigue en devenir, dont le cheminement dépend toujours de notre volonté.


En associant des scènes de films, des personnages de feuilletons, en les mélangeant au fusain liquide et à l’encre, c’est un scénario en temps réel qu’il propose. Une intrigue en devenir, dont le cheminement dépend toujours de notre volonté.
Dans un article paru dans Contemporary And (C&), Matloga explique qu’il a réalisé ce travail, souvent de nuit, dans le calme de son atelier de Limpopo. Il reste persuadé que la vie de famille, la compréhension restent possibles et que c’est cet endroit vers lequel il faut regarder. Le tableau va se remettre en mouvement, les visages trouveront une autre expression, mieux adaptée à la lumière de la lune.

RC (ZO Mag’)
Photos : DR et remerciements à la galerie Stevenson
Back of the Moon, du 3 juillet au 22 août, Johannesburg (Af Sud)
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