Les cartomanciens, les horlogers de la destinée, tracent sur le papier des choses très compliquées qu’ils appellent zodiacales. Dans ces réseaux de lignes, de chiffres, avec des notations mystérieuses, le cheminement de l’homme est paraît-il inscrit. En découvrant une des œuvres de DOFF, son nom de plasticien, cette impression vous vient. Il y a des lignes…
… effectivement et des pas qui se dirigent vers le centre ou s’en éloignent. L’homme a marché ou marchera dans cette direction.
Appolinaire Guidimbaye avait été retenu pour la saison Africa 2020 où il devait présenter son travail sur cet « Homme africain ». De la destinée et du temps imparti, il était encore question. Où va cet homme ? De quoi est-il habillé pour cette traversée de la vie ? Pourquoi tous ces objets dont il s’entoure ? Cette formidable consommation qui l’alourdit considérablement et le force à l’immobilité ?



De quoi est-il habillé pour cette traversée de la vie ? Pourquoi tous ces objets dont il s’entoure ? Cette formidable consommation qui l’alourdit considérablement et le force à l’immobilité ?
Ces sandales, ces casseroles, ces appareils complexes, ces joints d’étanchéité rejoignent dans l’œuvre une forme nouvelle, une rédemption interrogative. Seconde vie ? DOFF le pense, et suggère une réflexion enfin globale. Objets obsolètes, objets en fin de vie, humanité à la même image, sur des montagnes de déchets, assise et inutile.
Sur fond noir (éléments d’isolation thermique), « Black série » n’est pas un message d’apocalypse. Il marque juste des limites. Comme ces lignes zodiacales que les cartes astrales dessinent. Sur la terre africaine (et la terre toute entière), des lignes sont à suivre, à déchiffrer. Cartographies, doigts funambules.
RC (ZO Mag’)
Photos : ©Appolinaire Guidimbaye
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